La Cité Interdite de Beijing (Pékin)
Au cœur de la ville de Pékin, il est un prodigieux ensemble architectural de 72 hectares, défendu par une enceinte pourpre de 10 mètres de haut et des douves. C’est le lieu de résidence du souverain et du pouvoir politique, familièrement appelée Gugong ou vieux palais par les chinois, la Cité pourpre interdite. Conçue selon un agencement hérité des mongols, modifiée par les Ming, puis les Qing (1644/1912) et c’est celle-là que l’on visite aujourd’hui après de nombreux incendies, destructions et reconstructions.
C’est un préambule passionnant à la découverte de l’histoire de la Chine. Les constructions s’ordonnent en une profusion de palais et d’habitations organisées autour de cours plus ou moins vastes, pavées de briques. Elles sont en bois, posées sur un soubassement en pierre et couvertes de toits de tuiles jaunes, soutenus par des colonnes de bois finement ouvragées. Dans l'antiquité déjà les chinois estimaient que le jaune était la couleur impérial et que le rouge représentait le bonheur et la joie. Tous ces bâtiments s’ordonnent de part et d’autre d’un axe nord-sud qui dépasse largement les limites de la cité et se poursuit au-delà des murailles. Au point central de cette médiane se trouve le trône impérial, installé dans le pavillon de la Suprême Harmonie (Taihedian).
Si les pierres provenaient de la région de Pékin, les briques étaient confectionnées à 500 km de la capitale, dans le Shandong. Une ville du comté de Wuxian, Lumu, était connue pour être le four impérial pour sa spécialisation dans la cuisson des "briques d'or" qui pavaient les cours des palais impériaux. Le processus de fabrication était compliqué. D'abord, il fallait sécher, moudre, puis tamiser et pétrir la terre argileuse avant de l'introduire dans les moules. Au bout de huit mois, on entassait les briques crues dans les fours alimentés par des branches de sapin. La cuisson durait 130 jours, et les briques bien cuites devaient encore être trempées dans de l'huile d'abrasion. Lisses et lumineuses, ces briques se caractérisent, aujourd'hui encore, par leur résistance à l'usure. D'après des documents historiques, durant le règne de l'empereur Jiajing des Ming, en trois ans, on a fabriqué que 50 000 briques d'or. A l'époque des Qing, une brique d'or coûtait 1 hectolitre de riz.
Transportées à Pékin, les briques subissaient encore un dernier contrôle. Selon les normes de fabrication, chaque brique devait pouvoir émettre un tintement sonore et ne contenir aucune bulle d'air. Le bois venait du Yunnan, du Guizhou et du Sichuan. Son acheminement se faisait par voie d’eau. Il fallut environ 200.000 artisans et un million d’ouvriers et paysans pour réaliser les travaux, au XVè siècle. A la fin de l’Empire, la Cité interdite fut transformée en musée et ouverte au public alors que l’empereur Puyi, en compagnie de sa famille, continua à occuper des appartements privés jusqu’en 1924. Au sud de la Cité interdite s'étend l'immense place Tian An Men, au centre de laquelle se trouve le mausolée de Mao Zedong.
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