Considéré comme le plus grand ensemble de peintures rupestres conservé en Inde se découvre dans les grottes d’Ajanta, creusées dans un site magnifique : un cirque rocheux en bordure d’un ravin profond. Ce vallon constituait un lieu de retraite idéal pour les moines bouddhistes pendant la saison des pluies. Un espace suffisant qui permit d’excaver pas moins de 29 grottes mais aussi un site exceptionnel par sa beauté naturelle, condition indispensable à l’activité méditative des communautés bouddhistes. Enfin, la proximité des voies commerciales et l’intérêt des marchands pour le bouddhisme assurait la survie économique du site.
Les grottes les plus anciennes furent creusées au Ier s. av. notre ère, sous la dynastie des Satavahana. Elles sont de deux types : les viharas, ou monastères, composés de cellules d’habitation disposées autour d’une cour carrée et les caityas, généralement de forme absidiale, qui abritent l’objet de culte, un stupa. Ce premier groupe de grottes relève du bouddhisme du « Petit Véhicule », Hinayana, qui rejette toute représentation de la forme humaine du Bouddha. Un second groupe de grottes est daté du Ve – VIe s. principalement sous le règne des Vakataka. D’inspiration Mahayana, ou bouddhisme du « Grand Véhicule », ces grottes proposent à la vénération des représentations sculptées ou peintes du Bouddha, de ses vies antérieures, les jatakas, de saints personnages du panthéon bouddhique comme les bodhisattvas. Ces thèmes sont autant de prétextes à montrer des palais et des souverains majestueux, des cités traversées par des processions entières aux personnages bigarrés. C’est à cette période que l’on doit les somptueuses peintures d’Ajanta, caractéristiques de l’apogée de l’art classique indien, l’art Gupta. Leur exceptionnelle préservation est due à la protection naturelle des grottes et à l’abandon du site pendant une très longue période. Elles sont devenues plus fragiles depuis leur redécouverte au début du XIXe, ainsi l’une des principales missions de l’Archaeological Survey of India est d’en assurer la conservation pour les générations à venir.
Situé dans la même région qu’Ajanta, Ellora est un site tout aussi impressionnant par son environnement que par ses prouesses architecturales et sculptures. Creusés dans une falaise haute de 200 mètres, trente quatre sanctuaires, datés du VIIe au XIe siècle, appartiennent au répertoire hindou, mais aussi jaïn et bouddhique.
Les peintres et leur technique
Les peintres, comme les sculpteurs, étaient regroupés en guilde. Ils travaillaient sur commande pour les palais, les monastères ou les temples, dans une ouverture d’esprit qui explique les rapprochements stylistiques que l’on peut faire entre les représentations de divinités de religions différentes à une même époque. Pour la peinture, la technique utilisée à Ajanta s’apparente à la fresque. La première étape consistait à aplanir la surface rugueuse des murs des grottes avec un revêtement fait de poudre de sable, d’argile, de bouse de vache, de paille hachée et de mélasse. On appliquait ensuite sur ce crépi encore humide un enduit de chaux très mince. Les peintures composées de pigments minéraux et de noir de fumée étaient apposées sur l’enduit parfaitement sec avec un mélange d’eau, de colle et de gomme. La dernière étape consistait à polir les peintures pour les faire briller.
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