Le Temple du ciel

L’ancienne ville chinoise (par opposition à la ville tartare), commence au sud de la porte antérieure (Qianmen) de la Cité interdite. De là, une longue artère conduit au Temple du ciel. Lorsque l’empereur traversait ce quartier très animé pour se rendre au lieu le plus sacré de la ville, on le vidait de ses habitants. Que dire de ce temple ? Il occupe une superficie de 270 hectares (deux fois la cité Interdite) et c’est la transposition spatiale d’un concept d’organisation de l’univers cosmogonique et politique sur lequel reposait la légitimité impériale.

Fondé en 1420, à l’extérieur des remparts de la ville de l’époque, restauré en 1530, sous l’empereur Jiajing qui avait projeté de construire un autre sanctuaire, au nord, en l’honneur de la Terre, un à l’est en l’honneur du soleil et un à l’ouest en l’honneur de la lune, le temple du ciel, au sud, étant le plus solennel. Profondément rénové, en 1751, sous l’empereur Qianlong de la dynastie des Qing, il a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, en 1998. L’empereur s’y rendait deux fois par an, au solstice d’hiver, à la première lune de l’année et à la fin du printemps. Après un jeûne de deux jours, il accédait au pavillon de la prière pour de bonnes récoltes puis, empruntant une allée pavée de briques, se rendait au mur de l'écho, dont les murs offrent un phénomène subtil d’écho, puis à l’autel du ciel, autre édifice majeur. Avec sa triple toiture de tuiles vernissées d’un bleu profond, en hommage au ciel, soutenue par une charpente extraordinaire où il n’entre pas le moindre clou, l’autel du ciel est une rotonde de 30 m de diamètre posée au centre de la terrasse. Si sa forme est circulaire, c’est pour correspondre à la forme supposée du ciel. L’agencement des bâtiments est organisé sur le même axe nord-sud que la cité impériale. Le temple du ciel est placé sous le signe du Yang associé au ciel et à l’empereur, traduit par les chiffres 3 et 9 que l’on retrouve dans sa structure.

Le visiteur y ressent une émotion inspirée par l’esthétique de l’ensemble et le mystère d’une religion plusieurs fois millénaire.

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