Située sur la Yamuna, Agra s’est hissée au premier plan en 1504 en devenant la capitale de Sikander Lodi. Puis Babur s’y installa, et en tant que cité des Moghols, ses monuments allaient exprimer à la fois les goûts personnels des empereurs successifs et l’évolution de la tradition architecturale. Mais c’est surtout à l’histoire de l’illustre souverain Akbar, ("le plus grand") qu’Agra unit son destin : l’empereur héritant de son prédécesseur Humayun un royaume en situation précaire, choisit de sacrer Agra capitale, s’éloignant de l’agitation politique de Delhi qui avait trop malmené le règne de son père. La figure d’Akbar est restée légendaire pour son libéralisme religieux, son amour des arts et son intelligence ; figure du "souverain-type", symbole même de la grandeur et de la magnanimité impériale. Son empire fut le résultat d’une coopération heureuse avec les autres communautés religieuses de l’Inde, car il entendait fonder les structures de l’Empire sur la bonne volonté de ses sujets plus que sur la force et le fanatisme. Sa politique fut par conséquent une politique d’alliances, notamment avec les rajpouts hindous.
Le Taj Mahal
Troisième fils de Jahangir, Shah Jahan fut proclamé empereur à Agra en 1628. Il manifesta très tôt ses deux passions : le pouvoir et l’architecture. C’est sous son règne en effet que l’empire atteint le sommet de sa splendeur, splendeur qui s’exprime par une nouvelle capitale à Delhi et par l’édification d’un des plus beaux monuments que l’on puisse aujourd’hui admirer : le Taj. Lorsque la reine Mumtaz décéda, en 1631, Shah Jahan qui l’adorait en fut profondément affecté et décida de faire construire à sa mémoire un mausolée d’une beauté sans égale. Les travaux se déroulèrent entre 1632 et 1647. Conçu au cœur d’un jardin oriental qui lui offre le plus somptueux des écrins et fait ressortir la parfaite symétrie de l’ensemble, le Taj Mahal privilégie la blancheur et la sensualité du marbre.
On distingue plusieurs parties : Une plate-forme de grès rouge, en une seule masse gigantesque et harmonieuse à la fois, dans laquelle les escaliers sont dissimulés. Une terrasse plaquée de marbre blanc. Le mausolée, carré parfait surmonté d’un ample dôme octogonal sous lequel ont été placés les cénotaphes de Mumtaz et de Shah Jahan. Quatre minarets à 3 niveaux qui encadrent le tout avec élégance. La décoration de l’édifice se devait de répondre à deux impératifs : rompre la monotonie du blanc sans toutefois réduire sa luminosité. C’est pourquoi la technique de la pietra dura, ou "inlay", travail d’incrustation de pierres dures, a été adoptée et portée à son plus haut degré de perfectionnement : l’utilisation de la couleur est restreinte mais cependant lyrique : lapis, jaspe, agathe, cornaline, quartz, marbres colorés, jade, onyx, corail, turquoise, améthyste…sont agencés en autant de motifs floraux d’une extrême finesse.
Le Fort rouge
Akbar ordonna sa construction en 1565. Bâti dans le matériau noble du temps, le grès rouge, il s’étire le long de la Yamuna. Beaucoup de bâtiments ont disparu, et plusieurs, encore debout, ont été revêtus de marbre blanc à l’époque de Shah Jahan. Le Diwan-i-Khas en particulier reflète le raffinement moghol, et on peut toujours y admirer la perfection architecturale dans laquelle l’arc et la coupole sont la tonique.
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