Le jaïnisme ne se pose pas comme une religion révélée provenant d’une origine divine. Il tire son enseignement de l’expérience acquise par les hommes supérieurs de sa tradition, lesquels affirment avoir perçu la Vérité ultime grâce à une discipline austère et une vie d’abstinence. Est ainsi prônée l’idée que tout homme peut atteindre la condition divine s’il édifie en sa conscience ses qualités les plus hautes. L’idéal réside pour les jaïns dans le perfectionnement de la nature humaine au moyen de l’ascétisme de la vie monastique. Le mouvement jaïn a pour origine la pensée de Mahavira, né probablement en 577 av. J.-C. Mahavira se présente comme un tirthankara, c’est-à-dire comme un sage qui ouvre la voie vers l’illumination. Selon la cosmogonie jaïne, chaque période cosmique connaît 24 tirthankara, et Mahavira était le 24e notre ère. Les britanniques généralisèrent au 19e siècle le terme "jaïn", issu du mot jina, qui signifie "victorieux", mais les ascètes jaïns étaient certainement mieux connus sous l’appellation de arhat ou de shramana.
A travers l’enseignement de Mahavira ont été énoncés les deux principes suprêmes du jaïnisme :
- ahimsa, ou le "non-désir de tuer", traduit encore par "non-violence"; anakanta, ou la tolérance, la constatation de l’évidente multiplicité du monde.
Afin de respecter ces deux qualités, le jaïnisme a défini un certain nombre de règles de conduite qu’il s’agit de pratiquer au quotidien. Les quatre vœux traditionnels sont ainsi : Ne pas tuer; ne pas voler; ne pas mentir; ne rien posséder. Il est dit que Mahavira en ajouta un cinquième à la liste, le vœu de chasteté, et lui associa la pratique de la nudité, assumée comme un signe de dépouillement absolu. Cette décision fut à l’origine d’un schisme qui divisa les pratiquants habillés de blanc, appelés Svetambara, et les ascètes "vêtus d’espace", les Digambara. Mahavira vécut 72 ans, et laissa à sa mort une communauté de 423 000 adeptes laïcs et de 14 000 ascètes. Durant la renaissance brahmanique des 6e et 7e siècles à travers le mouvement de bhakti, le jaïnisme fut victime de persécutions systématiques de la part des hindous. De plus, les jaïns ne développèrent jamais d’activité missionnaire comparable à celle des bouddhistes, ce qui explique que le mouvement soit resté confiné à l’Inde. Les invasions islamiques lui portèrent un nouveau coup, et les communautés jaïnes durent se restreindre et se disperser.
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