On ne saurait apprécier les miniatures indiennes sans comprendre que l’art moghol est avant tout réaliste alors que la peinture rajpoute est symbolique et truffée de métaphores poétiques. L’école propre au Rajasthan se révéla dès le 12e siècle.

Sa peinture peut apparaître comme fruste et spontanée car le style s’exprime d’abord par des moyens linéaires : le trait est puissant, donnant énergie et mouvement à la scène. L’artiste ne semble pas rechercher de modelé. Se tenant dans un premier temps à l’écart de la cour moghole, la miniature rajpoute conservera ces particularismes. Elle se distingue par ses aplats de couleurs vives et par la vigueur de ses lignes. Ses sujets sont religieux, car le rôle de la miniature était avant tout d’illustrer les textes sacrés. C’est au 16e siècle qu’elle connut son apogée, grâce au grand mouvement de renaissance qui revigora l’hindouisme après des siècles d’effondrement de la tradition sanskrite. La religion trouvait un nouveau souffle, et tous les arts se développèrent grâce à cet élan revivifiant. Ce mouvement noua un lien primordial entre la poésie, l’art dramatique et la peinture.

On vit apparaître au Deccan des miniatures poétiques, les raginas, illustrant les recueils de modes musicaux. Les dévotions gagnant en popularité, on se servit abondamment de la miniature pour diffuser les images des dieux hindous et raconter leurs histoires. Le thème favori fut la vie de Krishna, la Gita Govinda. On considère que c’est Babur qui introduisit la miniature persane au Rajasthan, et qui provoqua sa fusion avec le style local. On vit alors celui-ci se décontracter, et peu à peu des scènes de genre et des portraits, influencés par l’art moghol, dominèrent l’ensemble de la production. L’intérêt d’Akbar pour les beaux-arts s’étendit à la peinture, et l’une de ses contributions majeures fut la création d’une école de miniature moghole. Une centaine d’artistes travaillaient dans son atelier d’État sous la direction de maîtres persans. Le style d’Akbar mêlait l’art persan à des éléments indiens : l’espace y était large, traitant de manière très sensible les paysages, les actions avec mouvement, et les tableaux vivants et réalistes. Les délégations de pères jésuites que l’empereur recevait le mirent en contact avec les canons européens, et un art hybride en résulta, dans lequel la composition s’organisait de manière inventive à l’aide de la perspective.

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