De retour vers Patna, la capitale du Bihar, les vestiges de Nalanda, une des plus grandes universités bouddhistes fondée au Ve s. sous la dynastie Gupta, complètent le tableau bouddhiste de la région. Centre majeur de l’enseignement de la doctrine du Grand Véhicule, le Mahayana, Nalanda eut une renommée internationale qui conduisit Hiuen Tsang, un moine chinois, à la visiter et y résider au VIIe s. A l'époque où l’université connaissait son apogée, Hiuen Tsang fut accueilli par "deux cent religieux et un millier de fidèles qui accouraient au-devant de lui avec des étendards, des parasols, des parfums et des fleurs".

Après avoir subi un examen d’entrée draconien, les dix mille étudiants de Nalanda y discutaient les principes de la doctrine. La condition florissante de l’université de Nalanda jusqu’à la fin du XIe s. est due en particulier au support constant des souverains de la dynastie Pala, fidèles disciples du bouddhisme. La gloire de Nalanda fut définitivement ternie par le ravage des musulmans en 1199.

Aujourd’hui, l’étendue des vestiges de briques roses, leur organisation en une rangée de monastère face aux monuments de culte et l’organisation austère des cellules des moines rappelle en partie cette gloire passée. Selon un plan quasi immuable, les cellules d’habitation des moines s’ordonnent autour d’une cour carrée. Les monuments de culte, reconstruits, remaniés et restaurés à de multiples reprises ne sont pas toujours "lisibles" pour un spectateur non averti. Ainsi cet imposant stupa pyramidal au milieu d’une cour est entouré d’un grand nombre de petits stupas votifs souvent construits au-dessus de stupas plus anciens. La coutume bouddhiste voulait que les bâtiments les plus anciens, lorsqu’ils étaient endommagés, soient incorporés dans un édifice plus récent, à un point où il est parfois difficile de démêler les différentes phases de construction. Quelques vestiges de statues de Bouddha sont encore visibles mais la majorité des sculptures, en pierre et en bronze et les autres antiquités du site sont conservées dans le musée, dont la visite s’avère indispensable pour appréhender le site dans son ensemble.

Composé de 211 panneaux sculptés au-dessus d’une plinthe moulurée, les thèmes, très variés, sont caractéristiques du décor des monuments de culte bouddhiques, souvent dissocié de l’imagerie de culte proprement dite : motifs floraux et géométriques, figurations de dieux du panthéon brahmaniques intégrés dans l’iconographie bouddhique, scènes tirées des jatakas, les vies antérieures du Bouddha.

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