Autre lieu de pèlerinage bouddhique, Bodhgaya est le lieu où le Bouddha connut l’Éveil sous les branches d’un figuier Pipal. Après avoir résisté victorieusement aux dernières tentations du démon Mara, le Bodhisattva, libéré du cycle infernal des renaissances est devenu Bouddha, « l’Éveillé ». De nos jours, ce lieu hautement symbolique situé sur les rives de la Phalgu (autrefois Naranjara) grouille de pèlerins bouddhistes venus de toutes parts. En pleine campagne du Bihar, cette activité débordante et le foisonnement d’édifices qui semblent surgis de nulle part, ne cesse de surprendre. Le temple principal du site, le Mahabodhi, maintes fois remanié, et les multiples temples et monastères contemporains édifiés par les communautés bouddhistes d’Asie, témoignent de la ferveur ininterrompue des bouddhistes.
Les premiers vestiges
Les vestiges du plus ancien temple de Bodhgaya sont connus indirectement, par un bas-relief sur le stupa principal de Sanchi (Ier av. J.-C. - 1er apr. J.-C.) et le récit de la vie de l’empereur Maurya Ashoka qui régna au IIIe s. av. J.-C. C’est en effet à ce souverain de la première grande dynastie indienne que l’on attribue l’édification du premier temple autour de l’arbre sacré de la Bodhi. Les éléments de balustrade ornés de bas-relief, que l’on pourra admirer au musée archéologique du site, proviendraient d’un second état du temple, pas antérieur au IIe s. av. J.-C. Parmi les vestiges les plus anciens, on compte également le trône du diamant, une dalle de pierre sculptée, dans l’enceinte du temple de la Mahabodhi, trône où le Bouddha se serait assis pour méditer à la veille de l’Illumination. Cette dalle est entourée d’une balustrade en or, don du président du Sri Lanka en 1992.
Le temple de la Mahabodhi
Tel qu’il apparaît de nos jours, avec sa tour principale entourée de quatre tours aux angles, richement ornées de motifs architecturaux sculptés, le temple de la Mahabodhi est le résultat d’un grand nombre de remaniements, le plus récent datant du XIe s. Après sa redécouverte par les Britanniques au XIXe siècle, le temple fait de nouveau l’objet de plusieurs campagnes de rénovation, britanniques et birmanes. Ce n’est donc pas tant l’authenticité de l’architecture de ce temple que sa renommée internationale qui en constitue l’originalité. Des répliques de ce temple sont attestées à Pagan, en Birmanie, dès le XIIIe siècle, dans différents sites de Thaïlande et de Birmanie au XVe s. et enfin à Patan au Népal au XVIe siècle C’est sans compter sur le nombre de modèles miniatures, répliques du temple de Bodhgaya, que l’on a retrouvé au Népal ou en Asie du Sud-Est. Plus qu’une architecture, ces répliques ont tenté de reproduire le concept de temple lié à un des sites les plus sacrés des bouddhistes.
La circumambulation rituelle autour du soubassement du temple (dans le sens des aiguilles d’une montre) amènera le visiteur à découvrir les multiples poses du Bouddha à travers les sculptures dorées placées dans les niches. De style Pala, ces sculptures sont l’un des éléments d’initiation au bouddhisme -et à son iconographie- qu’offre le site de Bodhgaya.
Exemples d’iconographie bouddhiste
Enfin, le site de Bodhgaya doit sa vivacité à l’effervescence provoquée par la présence de différentes communautés bouddhistes. Tibétains, japonais, thaïlandais, bhoutanais ont tenu à construire, dans un style architectural qui leur est propre, un lieu de culte et de méditation à proximité du lieu de l’Éveil du Bouddha. Une sculpture du Bouddha de 19 m de haut, offerte par les Japonais et inaugurée par le dalaï-lama en 1989 est d’ailleurs une des dernières marques de la réappropriation du site par les bouddhistes d’Asie.
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