Le Palais d’été tel qu’on le visite aujourd’hui, a été aménagé par et pour l’impératrice Cixi (1835-1908), au nord-ouest de Pékin, à moins de 20 km de la cité impériale. Quoiqu’il en soit, c’était un lieu de fraîcheur et de repli, au moment des grandes chaleurs moites de Pékin. Il s’agit d’un vaste jardin (7 ha) constellé de pavillons et de palais : le Jardin de l’harmonie préservée (Yihehuan). L’empereur Qianlong fut à l’origine d’un jardin plus ancien, le Parc de la perfection et de la clarté, dont il ne reste rien sinon le site. Ce sont les troupes franco-britanniques qui y mirent le feu lors du "sac du palais d’été", en 1860. Ce précédent jardin avait été dessiné en 1751, (sur les ruines d’un autre qui datait du XIIè siècle) et l’empereur Qianlong avait fait appel à un jésuite, le père Giuseppe Castiglione pour la construction d’une centaine de pavillons de style baroque, révolutionnant ainsi l’ordre établi qui voulait que les chinois soient supérieurs dans toutes les formes d’art.

Le site est adossé à la colline boisée de la longévité, au nord, selon les règles du fengshui (vent et eau), qui détermine la qualité d’un lieu par l’étude et l’interprétation des courants d’énergie que sont les eaux et les vents, en corrélation avec le calendrier. Il possède un vaste plan d’eau artificiel, le lac Kunming, enjambé par un gracieux pont de marbre de 17 arches ornées de lions de pierre. Qianlong en avait fait sculpter 540, tous différents ! Parmi les autres attraits, une galerie couverte longeant le lac sur 700 mètres, offre une succession de tableaux qui en décuplent le charme. Sur le lac, un bateau de marbre reconstruit par Cixi, après sa destruction, semble flotter sur l’eau. En quelque endroit que l’œil se pose, quelle que soit l’heure du jour ou la saison, tout est beauté et harmonie jusqu’à l’enchevêtrement des toits du palais des nuages ordonnés.

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