Samarcande est située dans une vaste oasis : la vallée du Zeravchan au cœur de la Transoxiane. Les lœss du Piémont des montagnes d'Asie centrale y ont donné naissance à des sols gris très fertiles après leur irrigation (irrigation que les cultivateurs de la vallée pratiquaient dès la plus haute antiquité…) Maracanda, (nom grec de Samarcande) fut conquise par Alexandre le Grand en 328 avant J.C. La ville connut ensuite son apogée à l'époque sogdienne, au VIe et VIIe s. après J.C. La fresque des ambassadeurs - découverte en 1965 et visible au musée d'Afrasiyab - montre l'importance de l'ancienne capitale du pays de Sogdiane sur les routes de la soie.
Á dos d'éléphant, de cheval ou de chameau, les ambassadeurs de toutes les principautés d'Asie centrale, mais aussi de Mongolie, de Chine, apportent des oies en présent au roi sogdien Varkhuman. Les serviteurs à pied portent des couvre-bouches à la manière zoroastrienne pour ne pas souiller les ambassadeurs avec leur souffle. La civilisation sogdienne allait s'épanouir jusqu'à la conquête musulmane au début du VIIIe siècle après J.C. Selon la légende, les Sogdiens seraient montés sur les murs de la ville, pour dire aux assaillants musulmans d'abandonner un siège inutile. Une prédiction leur assurait en effet que Samarcande ne pouvait être prise que par un homme du nom de “ selle de chameau ”. Or telle était la signification du nom du général arabe… Victorieux, les musulmans se réapproprient les lieux tandis que les mythes antérieurs sont remplacés par de nouvelles légendes islamiques, en particulier celle de Koussam Ibn Abbas. Cousin du prophète, celui-ci fut décapité pendant sa prière. En 1220, Boukhara et Samarcande furent conquises et ruinées par Gengis Khan. La domination mongole s’établit en Asie centrale jusqu’au début du XIVe s. date de l’arrivée de Tamerlan, (du persan Teymur Lang : Timur le boiteux). Samarcande devint alors la capitale de la dynastie des Timurides (1370-1506) et Chakh-i Zindeh ”, la nécropole des proches de l'émir. (l’un des plus beaux ensembles d’architecture timuride du XIVe et XVe s rassemblant une vingtaine de mausolées.)
Sous le règne de Tamerlan furent construits une trentaine de vastes édifices ; il en subsiste aujourd’hui moins d’une dizaine qui suffisent néanmoins à susciter l'admiration des voyageurs. Descendant spirituel de Gengis Khan, Tamerlan devint le conseiller du gouverneur de Samarcande avant de s’emparer du pouvoir. Il prétendit rénover l’Empire Mongol et conquit la Mésopotamie, les provinces caspiennes, Kaboul et Delhi, le Proche-Orient. Babur, un descendant de Tamerlan, fonda en Inde l’Empire moghol. Le gouverneur de Samarcande ordonnait dix ans plus tard au même architecte la construction de la mosquée Tilla Qari au centre de la place, ce sont donc là deux réalisations architecturales de période ouzbèke. Quittant le sud-est de l’actuel Kazakhstan, Chaybani Khan, descendant de Chayban, sixième fils de l’aîné de Gengis Khan prit Samarcande en 1500 et transféra sa capitale à Boukhara. Il mit ainsi fin à 150 ans de présence timuride et ouvrit “ la période des khanats (du turco-mongol khan, souverain) ouzkeks de Transoxiane qui allaient perdurer “ jusqu’à leur soumission à la Russie entre 1868 et 1873 ”. (Genèse de la nation ouzbèke, Vincent Fourniau, Asie centrale, Autrement, 1992).
Cinq siècles plus tard, l'Ouzbékistan indépendante s'appropriait non pas la migration-conquête de Chaybani Khan mais le mythe de Tamerlan. Le visiteur croisera d’ailleurs à Chakh-i Sabz, (Kech autrefois) ville natale de Timur où fut érigé son premier monument trophée, le “ Palais blanc ”, l’Ak Saraï, de jeunes mariés ouzbeks venus rituellement tourner au pied de la statue de Timur afin de recevoir sa bénédiction comme autrefois défilaient les jeunes couples soviétiques autour de la statue de Lénine.
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