Parmi les séductions de Rome, innombrables, la moindre n'est pas son paysage de tuiles rousses, scandé ici et là de ruines vénérables, de jardins, de clochers... et des courbes de ses dômes majestueux. Sans avoir l'exclusivité de la volta a cupola (« voûte à coupole »), la physionomie de la ville éternelle, qui compte environ trois cents églises, est indissociable de cet élément d'architecture particulier.

Utilisée dans l'Antiquité et encore à l'époque romane, quasiment abandonnée à l'âge gothique, la coupole réapparaît dans le vocabulaire architectural à la Renaissance. Les coupoles sont alors, non pas hémisphériques, mais à pans séparés par des arcs brisés ; elles sont posées sur des pendentifs. Le dôme à pans de la cathédrale de Florence, oeuvre de Brunelleschi, fera école, bien au-delà de la Renaissance, par deux traits : il est coiffé d'une lanterne en forme de petit temple antique, et haussé sur un tambour octogonal qui, placé entre la coupole et les pendentifs, permet d'éclairer la croisée par ses ouvertures. Au début du XVIe, les architectes adoptent le tambour cylindrique. Le baroque, épris de courbes et de rondeurs, sera friand de coupoles, qu'il parera de riches ornements et de fresques pleines de mouvement, ouvrant la voûte sur des cieux illusoires... Tour d'horizon des plus belles coupoles de Rome.

Merveilleusement conservé, le Panthéon, temple de tous les dieux édifié sous le règne d'Hadrien et converti en église au VIIe siècle, possède aujourd'hui encore le plus grand dôme de Rome. De dimensions parfaites (43,30 mètres de diamètre sur 43,30 mètres de hauteur), percée d'un oculus sommital (9 mètres de diamètre), et ornée de 140 caissons de stuc, la coupole hémisphérique impressionne en effet par sa grandeur majestueuse. En 1503, Jules II confia à Bramante le projet de la nouvelle basilique Saint-Pierre ; après celui-ci, y travaillèrent Raphaël, puis Peruzzi, Sangallo le jeune, Michel-Ange enfin, engagé par Paul III. La coupole prévue par Bramante était hémisphérique : Michel-Ange en dessine une ovoïde et nervurée, plus proche du modèle florentin. Il reprend et adapte l'idée de ses prédécesseurs en dessinant un tambour agrémenté de 32 colonnes corinthiennes et percé de larges baies. Le profil du dôme sera encore « affiné » lors de son achèvement par Della Porta et Fontana. Terminé en 1590, il possède un diamètre extérieur de 42 mètres et culmine à une hauteur de 136 mètres. Maderno et Le Bernin achèveront de donner à Saint-Pierre l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui.

Edifié sur le mont Janicule, le Tempietto de San Pietro in Montorio, réalisation de Bramante, est parfois considéré comme un Saint-Pierre en modèle réduit. L'édifice très harmonieux est cependant singulier par l'association d'un dôme hémisphérique, en référence au Panthéon, et d'un tambour cylindrique.

L'église del Gesù, construite par Vignola à la fin du XVIe siècle, deviendra le modèle de l'église de la Contre-Réforme dans toute l'Italie. Coiffé d'une lanterne, posé sur un haut tambour dont les ouvertures laissent pénétrer la lumière, le dôme à pans fut achevé par della Porta. La coupole et la voûte sont ornées de stucs, de dorures, et parées de fresques baroques du Baciccia, étourdissante envolée de figures drapées dont les altitudes en trompe-l'oeil accentuent encore l'impression de hauteur procurée par l'édifice.

L'église baroque Sant'Andrea della Valle peut s'enorgueillir de posséder la troisième plus grande coupole de Rome, après le Panthéon et Saint-Pierre ; très belle, celle-ci est due à Maderno, et décorée par Lanfranco d'une fresque figurant l'Assomption. Deux églises se distinguent par leur plan elliptique et leur coupole à base ovale, celles des rivaux le Bernin, auteur de l'église Sant'Andrea al Quirinale, et Borromini, à qui l'on doit San Carlo alle Quattro Fontane, où l'ellipse devient un motif récurrent afin de démultiplier l'espace ; la coupole sans fresque ni dorure y est animée uniquement par le relief de caissons géométriques imbriqués... L'église Sant'Ivo alla Sapienza, également dessinée par Borrimini, est doublement exceptionnelle : par sa façade concave et par son lanternon dont les degrés s'enroulent en spirale jusqu'au sommet. Autre intéressante coupole du même architecte, celle de l'église Sant'Agnese in Agone, dont le riche décor à fresque est dû au pinceau de Ciro Ferri... Enfin, citons l'art du faux-semblant déployé par le peintre jésuite Andrea Pozzo à Sant'Ignazio di Loyola : à la croisée, pour figurer une coupole absente, l'artiste va jusqu'à en créer l'illusion par un trompe-l' oeil sur une simple toile tendue au plafond de l'édifice...

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