Après le sac de la ville de Delhi par le mongol, Timur le Boîteux, mieux connu sous le nom de Tamerlan, en 1399, les envahisseurs afghans venus du Sind et du Penjab firent appel à Baber, dit le Tigre, qui était un descendant de Tamerlan par son père et de Gengis Khan par sa mère. Grâce à ses canons, inconnus en Inde à cette époque et avec huit mille hommes du sultan Ibrahim, Baber gagna la bataille de Panipat, au nord de Delhi. C’est ainsi qu’en avril 1526 naquit un nouvel empire indien, celui des moghols. Ce fut ensuite le règne d’Humayun et enfin d’Akbar, son fils, un empereur digne de ce nom, qui gouverna près de cinquante années, de 1556 à 1605. Ce nom on l’entend souvent lors d’un circuit culturel au Rajasthan lorsqu’on arrive, ébloui, devant l’intemporel Taj Mahal, à Agra.

L’Histoire de cette partie de l’Inde est parsemée de termes qui, pendant des siècles, ont alimenté les rêves de l’Occident. Par exemple maharaja signifie grand roi, appellation qui est apparue au 1er siècle aux confins du Rajasthan et du Pakistan. Le Rajasthan c’est le pays des rois, le berceau des rajpoutes, qui sont eux-mêmes les fils de rois, trente-six clans de la caste militaire des kshatrias d’où les maharajas sont issus. Quant aux rajpoutes, ils sont le produit des grandes invasions antiques. Dans leurs veines coule le sang des huns, des scythes et aussi celui des dieux (innombrables) du panthéon hindouiste, tout simplement ! Et les brahmanes alors ? Ce sont les membres de la caste sacerdotale, ils occupent toujours la plupart des postes supérieurs des universités et de l’administration. Ils ont tendance à voir dans les rajpoutes les défenseurs de l’Hindouité. Régnant sur les castes inférieures des paysans et des marchands, ils forment une féodalité qui rappelle celle de la lointaine Europe. Leurs châteaux forts, ou garh quadrillent le Rajasthan. Ils ont une chanson de geste, le mahabharata, poème épique de 100.000 vers, un code d’honneur qui ne laisse pas place à la démission ni au renoncement.

Qui ou quoi en viendra à bout ? Tout comme la baignoire romaine avait soumis le guerrier gaulois, le luxe, le faste et le goût du superflu, dans la droite ligne de leurs homologues versaillais, au XVIIIe siècle, envahissent les garh et transforment les fiers moghols en courtisans entichés de mode à la turque ou à l’européenne. Les harems deviennent fastueux et, la domination britannique au milieu du XIXe siècle, aura la plus grande facilité à leur faire jouer le rôle de gouverneurs coloniaux, en attisant leur goût du luxe et la jalousie obsessionnelle qui les anime. L’influence des anglais près d’un siècle, jusqu’en 1947, date à laquelle l’Inde accède à l’Indépendance et qu’est créé l’état du Rajasthan. Et après ? L’exemple fut donné par le Marharaja de Jaipur, celui-là même qui trouva la mort dans un championnat de polo, en 1970 : il transforma son palais du Rambagh, en hôtel de luxe, pour le plus grand plaisir des voyageurs et fut très vite suivi par d’autres. A nous, l’espace d’une nuit, le sortilège d’un rêve de marbre blanc…

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