Aihole

En bordure de la rivière Malprabha, le site d’Aihole fut peut-être la première capitale Chalukya au Ve s. Le site, qui fut jadis un centre commercial très actif, n’est plus aujourd’hui qu’un modeste hameau. Dans une région de collines de grès rouge, Aihole regroupe une centaine de sanctuaires dont certains sont les premiers exemples de l’art dravidien, comme le temple de Meguti (634), encore imprégné d’influence bouddhique. Le site d’Aihole est particulièrement intéressant en raison de ses deux principaux temples - le temple de Ladh Khan et le temple de Durga - qui illustrent deux voies suivies lors de l’élaboration des formes construites de l’architecture hindoue. Le premier édifié sur un plan carré au VIIe s. constitue une construction très originale avec un double couloir de circumambulation autour de la statue du taureau de Shiva, Nandi. Sa cella minuscule est reléguée contre le mur du fond. L’ensemble de la structure est éclairée latéralement par des claustras de pierres perforées de motifs géométriques. La couverture, substitution pure et simple d’une couverture primitive en chaume sur charpente, consiste en dalles disposées à plat, ne ménageant qu’une faible pente pour faciliter l’écoulement des eaux. Cette solution primitive sera abandonnée par la suite. Quant au temple de Durga, édifié vers 675-725, il a un plan surprenant, avec un portique pourtournant extérieur à abside semi-circulaire. Ce plan reproduit en définitive, à l’air libre, la disposition d’un caitya bouddhique. La colonnade externe et le chevet arrondi du temple de Durga en font une véritable exception qui relève d’une catégorie à part.

Badami

Dans un cadre admirable, Badami, qui portait jadis le nom de Vatapi, borde un lac retenu par un barrage médiéval et cerné par de pittoresques rochers d’un rouge-ocre : la ville offre tout un éventail d’édifices du plus haut intérêt, datés du VIIe au XIe s. Le site est également célèbre pour une série de grottes creusées à partir du VIIe s. Cette ancienne capitale des Chalukya a également conservé sa forteresse. Dominant la ville de Badami, le temple de Malegitti Shivalaya se mêle étroitement au roc naturel dans lequel il vient s’ancrer. Quasiment intact, ce temple a de puissantes et massives structures de style dravidien primitif (VIIe s.), tempérées par des sculptures de Shiva et d’autres divinités. Toute la couverture du temple, influencée par le style Pallava, est faite d’étagements où sont reproduits en pierre les détails des éléments de charpenterie originels. L’architecture des temples de Badami se caractérise au départ par sa stylisation et sa rigueur. Du temple de Loval Shivalaya, daté avant 700, ne subsiste que sa tour, shikhara, que domine un dôme octogonal énorme. Elle se dresse tel un phare sur promontoire rocheux et montre une évolution vers la schématisation des édifices en réduction décorant les étages de la couverture. Plus tardif, le petit temple de Yellamagudi, consacré à Dattatraya, relève d’un style élégant et aérien. Les fines colonnes des murs et les multiples degrés de la couverture du sikhara lui confèrent une grande légèreté. A côté des trésors architecturaux, les grottes excavées contre la colline sud de Badami offrent un bel éventail de sculptures shivaïtes, vishnouites et jaïns.

Belur

Avec le temple de Chennakeshvara de Belur, signalé par un haut gopuram, édifié en son honneur au XVe s. par un roi de Vijayanagar, on découvre avec émerveillement les innovations des premiers temples Hoysala.

Halebid

L’ancienne capitale des Hoysala, Halebid, est de nos jours un petit village paisible dont les rares vestiges royaux (muraille, palais) ne rendent pas compte de sa gloire d’antan. Son monument le plus époustouflant est sans conteste le temple de Hoysaleshvara au décor exubérant. Sa construction, qui débuta en 1121, s’étala sur plusieurs décennies. Ce temple est, sans conteste, un véritable chef-d’œuvre de l’art Hoysala. C’est un édifice double qui combine deux structures cruciformes juxtaposées et accolées, consacrées respectueusement à Shiva et Parvati. Chacun des corps de bâtiment, qui communique avec l’autre par un axe transversal, est composé d’un sanctuaire et d’une salle d’assemblée hypostyle. Le décor architectural, magnifié par le jeu des massifs redentés du plan en étoile, illustre des épisodes du Mahabharata et du Ramayana, mais aussi des animaux, des fleurs et de merveilleuses danseuses sacrées.

Hampi

Au nord du Karnataka, au milieu d’une campagne aride, Hampi, l’ancienne capitale de l’empire de Vijayanagar apparaît tel une oasis inimaginable d’architecture et de sculpture. Il faut un certain temps pour mesurer l’ampleur et la richesse du site qui s’étend en bordure de rivière sur 30 km carré. La beauté naturelle du lieu tient beaucoup au foisonnement de bancs granitiques et de blocs erratiques qui se détachent sur un ciel azur. La capitale de la dynastie de Vijayanagar, ou "cité de la victoire", fut fondée en 1336. L’opulence de la ville, basée sur la culture du coton, le négoce des pierres précieuses et le commerce des épices permit aux souverains de construire avec le granit local une quantité de monuments : temples, palais, place du trône, étables des éléphants, marchés, aqueducs, etc. L’assaut des armées musulmanes en 1565 fut fatal à Hampi, qui ne se releva pas de la déchéance dans laquelle les exactions l’avaient plongée. Le temple de Virupaksha, dédié à Shiva, est le temple principal de Vijayanagar, point central du village actuel. Bien que les témoignages architecturaux les plus anciens datent du XIIe s. le temple est le résultat de multiples remaniements. Son gopuram, haut de 50 mètres, daté du XVe s. fut restauré au début du XIXe s. La grande avenue qui part du temple vers l’est, transformée aujourd’hui en artère commerciale, était autrefois la grande allée processionnelle et le bazar principal de la ville. Mais le chef d’œuvre de l’art de Vijayanagar est le temple de Vithala, consacré à un avatar de Vishnou. Œuvre du souverain Krishnadevaraya, qui régna début XVIe s. il montre un plan rectangulaire, ceint d’un triple portique avec trois portes ou gopuram. On notera à l’intérieur du sanctuaire principal une salle de danse magnifiquement sculptée. Parmi les bâtiments secondaires, on remarquera un exquis petit sanctuaire en forme de char (ratha).

Mysore

Mysore, ancienne capitale de l’État princier du même nom est célèbre pour son jasmin dont le parfum a inspiré de nombreux poètes. C’est véritablement la "cité-jardin" du Karnataka, halte idéale dans un périple en Inde du sud. Ses soies, ses objets en bois de santal et ses encens font partie des attraits non négligeables de la ville. En revanche les monuments anciens sont rares ; il faut s’éloigner de la ville pour retrouver les vestiges de l’histoire de la région. Le palais du Maharaja, reconstruit en 1897 par l’architecte du palais du vice-roi britannique à Simla, évoque les fastes de la vie princière. De style indo-musulman, ce palais aux multiples arcs, tours et clochetons apparaît comme un bijou somptueux dans un écrin de verdure. Ses portes en or et en ivoire, ses escaliers en marbre, ses verrières et ses tableaux nous replongent dans l’univers fabuleux des maharajas. A l’est de la ville, le temple de Somnathpur est sans doute le mieux conservé des temples de l’époque de la dynastie hindoue des Hoysalas (XIe-XIVe s.). Le temple, voué à Vishnou, se compose de trois sanctuaires accolés, bâtis sur une plate-forme à degrés et surmontés par des tours pyramidales beaucoup moins élevées que celles du Tamil Nadu. Leur plan en forme d’étoile offre un supplément de support au décor sculpté dont le foisonnement frise le baroque. Les sculptures, ornements véritables disposés en bandeaux horizontaux, relatent les épisodes principaux des grandes épopées.

Pattadakal

Capitale politique des Chalukyas, Pattadakal, la "Ville des Rubis du Couronnement" doit son nom à sa fonction, l’intronisation des souverains. Il y subsiste un nombre impressionnant de temples somptueux du VIIIe s. certain édifiés pour commémorer les hauts faits du souverain. Ainsi les deux remarquables sanctuaires de Mallikarjana et de Virupaksha, ont été élevés simultanément vers 745 par deux sœurs, épouses du roi Vikramaditya II, pour commémorer une victoire sur les Pallava. L’un et l’autre relèvent du style dravidien, la tradition du sud de l’Inde, avec une tour pyramidale à couronnement carré. Une atmosphère mystérieuse se dégage du mandapa du temple de Mallikarjana, supporté par 20 piliers couverts de reliefs d’une grande finesse qui reproduisent des épisodes du Mahabharata et du Ramayana, dans un style narratif qui relève de la bande dessinée. Avec ses lourds linteaux, ses chapiteaux pesants et ses impressionnants systèmes de couverture, c’est un bel exemple des espaces hypostyles qu’offre l’architecture médiévale. Le site de Pattadakal présente aussi la particularité de combiner des temples des styles du nord et du sud. Le petit sanctuaire de Kashinath, (ou Kashivishvanath), avec son shikhara à arêtes convexes, traduit une influence Nagara, l’architecture du nord, dont l’Orissa conserve de magnifiques prototypes. Le shikhara est strié de cinq bandeaux décoratifs qui prolongent les décrochements des murs extérieurs du temple.

Svaranbegola

A environ 90 km au nord de Mysore, la statue géante du prophète jaïn Gomatesvara (haute de 18m), bâtie au sommet d’une colline de granit est une apparition tout à fait insolite dans le paysage de l’Inde du sud. Un escalier de 614 marches, qu’il faut gravir pieds nus, conduit à cette statue monolithe érigée en 983. Elle nous rappelle que le jaïnisme y a des racines profondes puisque, selon la légende, le fils du premier prophète jaïn y médita après s’être détourné des vanités du monde. Conformément aux prescriptions iconographiques jaïns, le prophète est représenté nu, dans une pose hiératique, impassible aux ronces qui grimpent sur son corps.Tous les douze ans a lieu un grand pèlerinage qui rassemble sur la colline les jaïns de la secte des Digambara ("vêtus d’espace", ceux qui vont nus).

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