Madras (Chennai)

La capitale du Tamil Nadu, Madras, est un des meilleurs point de départ pour visiter l’Inde du sud. C’est aujourd’hui la quatrième ville de l’Inde, une métropole dense et active.

A son origine, il y avait un port, Mylapore, construit par les Pallavas et les Pandyas. Puis les Portugais y débarquèrent au milieu du XVIe s. et s’établirent dans le village de San Thomé, sur le lieu où fut inhumé l’apôtre Thomas. Mais c’est aux Anglais que l’on doit, au milieu du XVIIe s. l’extraordinaire développement de la ville. Madras devint le premier bastion de la Compagnie des Indes orientales et aussi une des villes les plus riches de l’Inde. Installés à Pondichéry, les Français, conduits par Mahé de la Bourdonnais, s’emparent de Madras en 1746 et l’occupent jusqu’en 1748, année où le traité d’Amiens en prévoit la restitution à l’Angleterre. Le Fort Saint Georges édifié en 1654, une dizaine d’années après l’installation d’un modeste comptoir britannique, symbolise véritablement le début du développement de Madras et la mise en place du pouvoir des anglais en Inde du sud. Il va progressivement abriter le Palais du Gouverneur, l’Assemblée législative, les secrétariats, l’église et les terrains d’exercice des troupes. De nos jours, les souvenirs et documents de l’administration britannique peuvent se découvrirent dans un musée fort intéressant retraçant l’histoire de la Compagnie des Indes à Madras. La partie la plus ancienne des bâtiments des secrétariats, datée du XVIIe s. se visite aussi, de même que l’Eglise Sainte-Marie, la plus ancienne église anglicane élevée en Inde, entièrement reconstruite au XVIIIe s. Au sud de la ville, le quartier de San Thomé permet de replonger dans le passé portugais de la ville. La cathédrale Saint-Thomas, consacrée en 1896, abrite dans sa crypte la tombe du saint. Un petit musée adjacent présente quelques reliques découvertes dans la tombe lors de son ouverture par les Portugais. Enfin, à une dizaine de km au sud-ouest du centre ville, le Mont Saint-Thomas est une étape indispensable du pèlerinage. Depuis son belvédère au pied d’un calvaire monumental construit en 1963, la vue sur l’agglomération de Madras est imprenable. On ne manquera pas de visiter Notre-Dame-de-l’Attente, petite église édifiée au XVIe s. à l’emplacement présumé de la mort de Saint Thomas, puis restaurée au XVIIIe s.Le Musée de Madras offre un tout autre point de vue sur l’histoire de la région. Il possède l’une des plus importantes collections archéologiques de l’Inde. Deux galeries méritent plus que tout une attention particulière : celle qui présente les bas-reliefs bouddhiques des stupas d’Amaravati et de Nagarjunakonda de la dynastie Andhra et la section des bronzes cholas qui contient certaines pièces maîtresses comme le magistral Shiva dansant du XIe siècle.

Mahabalipuram (Mamallapuram)

En quittant la ville de Madras au sud, le site de Mahabalipuram, en bordure de plage, constitue souvent l’une des premières introductions à l’éventail de styles de l’architecture et de la sculpture dravidiennes. Le spectacle est époustouflant : près de 70 monuments et sculptures essentiellement monolithes, parfois inachevés, se dressent à l’emplacement du port le plus important du royaume Pallava au VIIe s. D’après les sources antiques, notamment Ptolémée (IIe s.), un port existait déjà dans cette partie de la côte de Coromandel. Mais c’est aux Pallava que l’on doit ces œuvres remarquables qui puisent aussi bien leur source dans les grandes légendes hindoues que dans les scènes quotidiennes. L’un des groupes de monuments est composé de cinq chars de pierre (ratha) portant le nom des cinq frères Pandava, héros de l’épopée du Mahabharata. Entièrement dégagés et sculptés de la masse rocheuse, ces temples en forme de char semblent prêts à s’engager dans une procession guerrière. A la différence de ces sanctuaires monolithes, le temple du rivage, composé de deux édifices juxtaposés, est le premier exemple d’architecture maçonnée, daté du règne de Narasimhavarman II (690-715), dernier grand roi Pallava. Il se dresse fièrement à l’extrémité d’une bande de sable, en bordure de mer, à la manière de la proue d’un navire, résistant depuis des siècles à l’érosion du sable et au fracas des vagues. La légende veut que plusieurs temples similaires aient été engloutis par les eaux.

Le temple principal, ouvert à l’est, est doté d’une enceinte qui forme un déambulatoire. Sa salle de culte contient un lingam, symbole suprême de Shiva et sur le mur du fond, un relief réunissant Shiva, Parvati et leur fils Skanda. En revanche, le temple secondaire, ouvert à l’ouest, a perdu son objet de culte et seule la composition sculptée de la famille de Shiva sur le mur du fond rappelle son obédience. Entre les deux temples la représentation de Vishnou allongé, taillée dans la roche, serait antérieure à l’érection des deux temples. Et s’il fallait citer un dernier monument qui fait la renommée internationale de Mahabalipuram, cela serait l’extraordinaire falaise sculptée appelée "la pénitence d’Arjuna" ou "la descente du Gange" . Située sur la colline à environ 200 m des cinq chars de pierre, la falaise sculptée forme un imposant tableau de 27 m de long sur 9 m de haut. Il raconte, à travers de nombreux détails, un épisode du Mahabharata, où Arjuna, l’un des cinq frères Pandava, entreprend une ascèse au sommet de l’Himalaya afin de convaincre Shiva de l’aider à reconquérir le royaume perdu.

Kanchipuram

Kanchipuram est l’une des sept villes sacrées hindoues, la seule située en Inde du sud et dédiée à la fois à Shiva et à Vishnou.

Ses cent cinquante temples rappellent qu’elle fut la capitale des Pallavas et des Cholas du VIIe au XIIIe s et qu’elle connut son heure de gloire jusqu’à l’époque de l’empire de Vijayanagar au XVIe s. De nos jours, Kanchipuram est aussi un centre textile réputé, où sont tissés les fameux "saris" de Kanchi. L’architecture des temples hindous du Tamil Nadu. La structure habituelle des temples hindous, partout en Inde, se compose d’un sanctuaire central (vimana) destiné à l’idole principale, autour duquel s’organisent divers corridors, déambulatoires et halls (mandapa), ainsi que des chapelles mineures. Au Tamil Nadu le plan du temple est le plus souvent rectangulaire. La superstructure du sanctuaire central et des porches d’entrée (gopuram) est toujours de forme pyramidale. Le temple dans son ensemble est contenu dans une enceinte murée. La première cour est souvent cloîtrée et pourvue d’une ou de quatre entrées principales surmontées d’une haute tour. C’est un point de repère, un signal du temple, dans le tissu urbain dans lequel il s’insère. Enfin chaque temple est doté d’au moins un bassin destiné aux ablutions rituelles, d’un jardin de fleurs et d’un grand char (ratha) pour les processions. Le temple le plus célèbre et le plus ancien de la ville sainte est le Kailashanatha, édifié en l’honneur de Shiva au VIIIe s. Sa double assise en granit lui confère une base aussi solide qu’imposante tandis que les huit chapelles qui l’entourent forment une auréole protectrice. Le temple compte d’innombrables sculptures somptueuses ainsi que des vestiges de peintures murales. Culminant à 30 m de hauteur, le temple de Varadaraja, le plus grand sanctuaire dédié à Vishnou, se distingue quant à lui par ses proportions gigantesques, ses tours, ses bassins et les 96 piliers sculptés de son mandapa. Krishna, l’avatar de Vishnou, et ses séduisantes bergères (gopis), y sont particulièrement en faveur. Ce temple, daté du XIIe -XIIIe s. est l’œuvre des souverains Cholas. Mais le sanctuaire le plus vaste et le plus saint de la ville de Kanchi est le temple d’Ekambareshwara, entièrement remodelé en 1509 par l’empereur de Vijayanagar. Avec sa porte d’enceinte (gopura), ses 60 mètres de haut et sa salle aux mille piliers superbement décorés, ce temple symbolise, plus que tout, l’apogée du style dravidien et la puissance du royaume de Vijayanagar.

Pondichéry

Pondichéry, fondée en 1673 par François Martin, à 150 km au sud de Madras, est le premier comptoir français établi en Inde. Pondichéry tomba entre les mains des hollandais et des britanniques à plusieurs reprises mais demeura toutefois une enclave française jusqu’en 1954. C’est à Dupleix, nommé gouverneur de la Compagnie des Indes en 1742, que l’on doit le projet de création d’un empire colonial. En 1750, la France contrôlait tout le sud de l’Inde, mais faute de soutien des rois Louis XIII et Louis XIV, Dupleix est contraint de rentrer en France.

Son départ marque la fin de toute tentative d’installation française en Inde. En flânant dans les rues de Pondichéry, on ne peut s’empêcher de retrouver un petit air de France, si insolite en plein cœur d’un voyage en Inde : des édifices de type colonial, quelques institutions éducatives et culturelles françaises toujours en activité, l’église du Sacré-Cœur, des policiers aux képis rouges et surtout des restaurants qui servent des steaks au poivre accompagnés de bon vin et de la traditionnelle baguette ! Les rues de la ville blanche portent les noms familiers de Romain Rolland, La Bourdonnais ou Saint Louis et le français est encore une langue pratiquée.

Tanjore

Tanjore, berceau de la dynastie Chola, étendit son rayonnement artistique et culturel sur l’Inde du sud dès le IXe s.

La ville se targue de posséder le plus grand temple de l’Inde, le temple de Brihadishvara, édifié à la gloire de Shiva par l’empereur Rajaraja Chola au début du XIe s. Il est vrai que les dimensions de ce temple organisé autour d’un linga géant sont à la hauteur de sa légende : une tour pyramidale s’élançant dans le ciel à 70 m, d’immenses cours, cloîtres et sanctuaires, 250 lingas en vénération et une sculpture monolithe en granit du taureau de Shiva, Nandi haute de 3,70 mètres. Le temple compte aussi au nombre de ses richesses d’innombrables sculptures, des peintures murales des périodes Chola et Pandya, une collection de 20 000 manuscrits en sanskrits sur feuille de palme et une superbe collection de bijoux exposés lors des grandes cérémonies. On raconte que le temple était habité par une centaine de prêtres et 400 devadasi au moment de son apogée.

Trichy (Tiruchirapalli)

A 55 km au nord-ouest de Tanjore, Trichy surgit au sommet d’un piton rocheux qui s’élève à plus de 80 m de la rive droite de la Kaveri. Ce promontoire naturel a toujours constitué pour les souverains successifs de la région, et ceci dès l’époque des Chola, un emplacement idéal pour l’édification d’une forteresse. Il fut même un temps, au milieu du XVIIIe, où le drapeau français flottait au sommet de Trichy. Le premier monument visible à des kilomètres à la ronde, le temple de Srirangam (Raganath Svami), est bâti sur une île entourée par deux bras de la Kaveri. C’est une véritable cité religieuse, protégée par sept enceintes concentriques de forme rectangulaire et parée de 21 gopuram qui signalent, dans chacune des directions, le passage d’une enceinte à l’autre. Pour mesurer l’ampleur de cette construction dédiée à Vishnou sous sa forme de dieu cosmique, le meilleur point de vue est celui de Rock Fort, une impressionnante citadelle en ruine accessible par 443 marches sculptées. La ville sainte de Srirangam fourmille de vie avec ses boutiques et ses maisons de brahmanes bâties entre chaque enceinte. Son temple principal élevé au Xe s. par la dynastie Chola fut remanié à plusieurs reprises. Tel qu’il se présente aujourd’hui, le temple porte essentiellement les marques du style de Vijayanagar (XVe-XVIe s.). Autre vaste sanctuaire de Trichy, ceint d’une série de murs jalonnés de gopuram, le temple de Jambukeshvara célèbre le culte voué à Shiva. Il est placé sous le signe des jambuka, ces arbres qui, selon la légende, croissent au paradis. C’est pour monter la garde à l’entrée de ce site sacré que se dressent les grands gopuram à faces de monstres.

Maduraï

Fondée par des roi Pandyas, première dynastie tamoule dont les origines se perdent dans les brumes de la légende, Maduraï est sans conteste la plus ancienne ville de l’Inde du sud.

Elle est aussi une ville sainte qui serait née d’une goutte de nectar tombée de la cheville de Shiva. C’est là que siégèrent les légendaires académies littéraires tamoules, les sangams.

Cette cité-temple est l’exemple le plus échevelé d’une esthétique aux luxuriances tropicales. On dit que l’ensemble du temple principal ne comporte pas moins de 33 millions de sculptures !

Le grand sanctuaire de Minakshi, daté du XVIe - XVIIe s, consacré à Shiva et à sa parèdre, la « déesse aux yeux de poisson », ancienne divinité locale assimilée à Shakti, est un véritable sanctuaire double avec deux temples chacun situé dans deux temples parallèles. Au cœur de cet ensemble, le grand bassin aux ablutions, bordé de gradins et couronné de portiques de granit, est consacré aux lustrations rituelles. Trois enceintes et onze gopurams entourent le temple. Les quatre énormes tours de l’enceinte extérieure, qui culminent à près de 60 m, leur confère un irrésistible envol.

Chaque soir, au cours d’une cérémonie, les brahmanes du temple transportent les statues des époux divins qui doivent dormir ensemble ! Les superbes chars de cérémonie plaqués d’or et la très rare collection de joyaux du temple témoignent du faste et de la vivacité du culte traditionnel du temple.

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