Si l'on écarte les bâtiments de style médiéval, tel que le Palazzo Vecchio (XIIIe siècle), austère forteresse couronnée de mâchicoulis, et le Bargello (XIIIe -XIVe siècle, ancienne résidence du Podestat), et les exemples rares de palais baroques (palais Corsini), l'archétype du palais florentin est le palais Renaissance. Une véritable fièvre édificatrice s'empara en effet des grandes familles florentines dans la seconde moitié du Quattrocento : une trentaine de palais furent alors édifiés par les Médicis, les Tornabuoni, les Pazzi, les Benci...

L'architecture Renaissance est marquée par un rejet du gothique et de l'arc brisé, et par un retour aux sources antiques (Vitruve notamment), auxquelles elle emprunte ses éléments de vocabulaire (la colonne, le pilastre, l'arc en plein cintre...) et son idéal de symétrie, de régularité, de proportion.

De l'extérieur, les palais florentins affichent une allure austère, renforcée par l'utilisation du grès aux tonalités sombres allant du brun (pietra forte) au gris (pietra serena) ; à l'intérieur, aux cours, loggias, salons, chapelles privées, sont réservés tous les raffinements...

Il fallut raser une vingtaine de maisons sur la Via Larga pour élever le palais Médicis (actuel palais Medici-Riccardi), parfait archétype du palais florentin. Cosme l'Ancien préféra le projet dessiné par Michelozzo à celui de Brunelleschi, jugé trop ostentatoire ; les travaux débutèrent en 1444. La façade possède trois niveaux : un rez-de-chaussée au bossage rustique, deux étages scandés de fenêtres géminées, le tout surmonté d'une corniche en saillie. La cour carrée, qui s'inspire des cloîtres, offre une agréable impression de légèreté.

Au palais Strozzi, dû à Benedetto da Maiano, datant de la fin du Quattrocento, on retrouve la rhétorique formelle du palais Médicis. Alberti dota en revanche la façade du palais Rucellai de traits originaux : bossage lisse au rez-de-chaussée et superposition des trois ordres classiques. Contemporain du Palazzo Vecchio, le palais Spini Feroni accueille le musée Ferragamo, tandis que le palais Davanzati restitue le cadre de vie d'une famille de riches marchands florentins. Dans l'Oltrarno, les palais appartenaient aux opposants aux Médicis, le moindre n'étant pas le palais Pitti, édifié pour Luca Pitti, leur plus puissant ennemi...

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